C’est une exceptionnelle et très attendue exposition à Nantes, du 06 juillet au 22 septembre 2024, qu’un des plus grands calligraphes au monde nous présente dans le Château des ducs de Bretagne.

Formé très jeune à la calligraphie, Lassaâd Metoui s’inspire tout autant de la peinture occidentale (de Matisse et de Paul Klee à Soulages) que de l’art d’Extrême-Orient, notamment japonais. Il fait évoluer son art de plasticien vers une modernité qui transcende les cultures. Son talent, à la fois enraciné dans une tradition d’exigence esthétique et morale, est innovant et en fait un artiste majeur de la discipline.

« Ivresse de l’encre »

«Depuis que je suis né je considère que je suis « ivre ». Pourtant je ne bois pas d’alcool, ni ne fume, mais je me sens toujours ivre. Quand je dialogue avec l’encre, il y a une forme d’ivresse naturelle. D’où l’exposition Le pinceau ivre, qui a eu lieu en 2018 à l’Institut du monde arabe, et qui donne suite à Ivresse de l’encre et une nouvelle démarche».

Lassaâd Metoui

L’exposition présente des œuvres inédites sur toile et papier, toutes créées pour l’occasion. Lassaâd Metoui poursuit son exploration de nouvelles formes et de nouveaux matériaux. La forme arrondie est l’un des fils directeurs de l’exposition à travers certains supports (les tondi) ou certains matériaux (les miroirs).

«Je rêvais depuis longtemps de faire une grande exposition à Nantes mais l’occasion ne s’est jamais présentée. Quand Bertrand Guillet, le directeur du Château des ducs de Bretagne, m’a donné carte blanche je me suis dit que c’était une chance incroyable ! Pour cette exposition, pour ma ville, j’ai voulu réaliser des créations originales et j’ai eu besoin de plusieurs années pour leur donner vie. En tout, ce projet m’a demandé 6 ans, dont 4 ans de réflexion et 2 années pleines de création».

Lassaâd Metoui

Dans l’exposition Ivresse de l’encre, le Japon a un écho très prononcé dans les œuvres de l’artiste. En lien avec les écrits du philosophe japonais Kitarō Nishida, ses compositions créées à partir d’encre japonaise sur du kozo sont enrichies de motifs picturaux inspirés de grands maîtres, tels que Hokusai (1760-1849) et Hiroshige (1797-1858). Plus particulièrement, ces nouvelles recherches sont l’occasion pour Lassaâd Metoui de développer son « alphabet végétal », qu’il a initié dans le cadre de l’élaboration du livre Les Sept Méditations sur le parfum, publié en 2017.

«Quand je rentre dans mon atelier, j’y rentre tel un moine. De tous temps et dans toutes les cultures, les moines travaillent, écrivent des textes. C’est le même principe pour la calligraphie. Pour moi, c’est une religion de l’art, une sensibilité de l’âme. Une religion de la pensée, de la création, de la contemplation. L’art est partout, il est vital pour notre univers. On peut considérer que l’art touche plein de domaines différents, comme la mode, la gastronomie, la coiffure… Et pour toutes ces raisons, il est primordial pour moi que les artistes aient un sens éthique et s’engagent à travers des valeurs».

Lassaâd Metoui

Avec Lassaâd Metoui, la calligraphie devient un trait d’union entre une tradition séculaire et un art moderne d’une rare force d’expression.

Formé très jeune à la calligraphie, Lassaâd Metoui s’inspire tout autant de la peinture occidentale (de Matisse, Paul Klee à Soulages) que de l’art d’Extrême-Orient, notamment japonais. Il fait évoluer son art de plasticien vers une modernité qui transcende les cultures. Son talent, à la fois enraciné dans une tradition d’exigence esthétique et morale est innovent, son impact mondial, en est la preuve et en fait un artiste majeur dans cette discipline.

Lassaâd Metoui est né à Gabès, dans le sud de la Tunisie, près des éléments, dans l’oasis, entre le désert et la mer. À l’âge de cinq ans, il découvre pour la première fois l’art de la calligraphie : un atelier d’écriture, une maîtresse d’une extrême beauté et la magie du roseau capable d’engendrer les splendeurs du trait, des courbes et des formes. De six à douze ans, il fréquente un centre d’animation artistique. À huit ans, il confectionne un premier livre à la chinoise en associant mots et dessins.

Lassaâd Metoui © Erik Brin

À seize ans, il décide de devenir artiste. Il étudie pendant six ans l’art de la calligraphie à l’École des beaux-arts de Gabès et bénéficie alors des enseignements de trois grands maîtres : Abbas Taba, Jalali, Salah Jemni. Il complète sa formation en France en suivant les cours d’histoire de l’Art aux Beaux-arts de Nantes tout en travaillant parallèlement dans les domaines de l’architecture d’intérieur où il apprend les principes essentiels de la construction des formes et des volumes. Il s’initie et se passionne pour la calligraphie latine à Toulouse, auprès des maîtres Bernard Arien et Jean Larchet, ainsi qu’en Belgique où il fréquente l’Académie des Beaux-arts.

Lassaâd Metoui © Erik Brin

Pour Lassaâd Metoui, les verbes apprendre, se former, se cultiver ne sauraient concerner que le premier temps des apprentissages de l’existence. Sa curiosité, sa soif de savoir, le bonheur qu’il trouve à s’ouvrir à d’autres cultures, le conduisent à ne jamais cesser, selon les propos de Gaston Bachelard d’être sujet du verbe étudier. Depuis son installation en France au début des années 80, Lassaâd nourrit sa réflexion artistique, esthétique et philosophique en suivant un enseignement académique classique : l’École du Louvre, l’École normale supérieure des Beaux-arts et l’université Paris-Sorbonne. Il approfondit sa connaissance des arts classiques, de l’art occidental et contemporain, des arts africains, des arts orientaux et des philosophies qui s’y rapportent.

Rdv sur le Site internet du Château de Nantes

DATES ET HORAIRES D’OUVERTURE :
Cour et remparts en accès libre : ouverture 7 jours / 7, de 8h30 à 19h
Du 1er juillet au 31 août : 8h30 à 20h
INTÉRIEURS DU CHÂTEAU – MUSÉE ET EXPOSITION :
10h à 18h, fermé le lundi 1er juillet – 31 août : 10h à 19h, 7 jours/7
Dernier accès billetterie 30 min avant la fermeture

Crédits photos & oeuvres : © Lassaâd Metoui © Le Labographique – © Érik Brin – © LVAN

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